dimanche 30 décembre 2012

Les malheurs de Lesbos, par vos mains ravagée,

Iphigénie - Tragédie de Jean Racine



Epouvantent encor toute la mer Egée :
Troie en a vu la flamme, et jusque dans ses ports,
Les flots en ont poussé les débris et les morts.

Jean Racine

vendredi 28 décembre 2012

Oui, Seigneur, lorsqu'au pied des murs fumants de Troie

Andromaque, Tragédie de Jean Racine



Les vainqueurs tout sanglants partagèrent leur proie,
Le sort, dont les arrêts furent alors suivis,
Fit tomber en mes mains Andromaque et son fils.


Jean Racine



mardi 25 décembre 2012

Et dans quels lieux, Seigneur, l'allez−vous donc chercher ?

Phèdre, Tragédie de Jean Racine



Déjà pour satisfaire à votre juste crainte,
J'ai couru les deux mers que sépare Corinthe ;
J'ai demandé Thésée aux peuples de ces bords
Où l'on voit l'Achéron se perdre chez les morts ;
J'ai visité l'Elide, et laissant le Ténare,
Passé jusqu'à la mer qui vit tomber Icare.

Jean Racine

lundi 24 décembre 2012

Nos vaisseaux sont tout prêts, et le vent nous appelle.

Andromaque - Tragédie de Jean Racine


Je sais de ce palais tous les détours obscurs ;
Vous voyez que la mer en vient battre les murs,
Et cette nuit, sans peine, une secrète voie
Jusqu'en votre vaisseau conduira votre proie.
Jean Racine

dimanche 23 décembre 2012

Je ne vois que des tours que la cendre a couvertes,


Andromaque - Tragédie de Jean Racine



Un fleuve teint de sang, des campagnes désertes,
Un enfant dans les fers ; et je ne puis songer
Que Troie en cet état aspire à se venger.
Jean Racine



dimanche 16 décembre 2012

N'estoit-ce assez que l'arrogance

La pierre du coq, Rémy Belleau


De vostre oeil domtast la puissance
Et l'ire des Lyons plus fiers,
Sans que pour la vaillance acquerre
S'endurcist encor ceste pierre
Au ventre creux de vos gosiers ?
Rémy Belleau

Sous les feuilles que frôle un vent crépusculaire

Hantise, Stuart Merrill


La lueur de la lune illumine le soir :
Un fantôme s'effare en l'ombre funéraire
Et l'âme de l'air râle en brumes d'encensoir.
Stuart Merrill

jeudi 13 décembre 2012

Un mur sa porte et sa serrure



Un mur et sa serrure
Le petit trou de l'évasion
Qu'on agrandit avec des mots

Je suis assis entre deux murs
Avec le temps sur les genoux
Il me décrit l'éternité
Avec les lettres du silence.
Marcel Flusin

dimanche 9 décembre 2012

Satan par le bois vert nostre aïeule ravit,

Antithèses de la Croix à l'arbre deffendu, Jean de La Ceppède


Jesus par le bois sec à Satan l'a ravie ;
Le bois vert à l'Enfer nostre aïeule asservit,
Le bois sec a d'Enfer la puissance asservie.
Jean de La Ceppède

dimanche 18 novembre 2012

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,



Charles Baudelaire, Élévation



Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées ...
Charles Baudelaire



lundi 12 novembre 2012

Le bain d'une dame romaine

Alfred de Vigny, Le bain d'une dame romaine



Une Esclave d'Egypte, au teint luisant et noir,
Lui présente, à genoux, l'acier pur du miroir ;
Pour nouer ses cheveux, une Vierge de Grèce
Dans le compas d'Isis unit leur double tresse ;
Sa tunique est livrée aux Femmes de Milet,
Et ses pieds sont lavés dans un vase de lait.
Alfred de Vigny


jeudi 1 novembre 2012

dimanche 28 octobre 2012

Son sourire se forme, et suit sur ses bras blancs


Naissance de Vénus, Paul Valery



Qu’éplore l’orient d’une épaule meurtrie,
De l’humide Thétis la pure pierrerie,
Et sa tresse se fraye un frisson sur ses flancs.
Paul Valéry


samedi 27 octobre 2012

Voilà. Ces personnages vont vous jouer l'histoire d'Antigone.



Antigone, pièce de Jean Anouilh.



Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu'elle va être Antigone tout-à-l'heure, qu'elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout... Et, depuis que ce rideau s'est levé, elle sent qu'elle s'éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n'avons pas à mourir ce soir.

Jean Anouilh


mercredi 17 octobre 2012

La tempête a béni mes éveils maritimes.


Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre


Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Arthur Rimbaud

lundi 15 octobre 2012

Cette lumière peut-elle

Rainer Maria RILKE - Vergers

tout un monde nous rendre ?
Est-ce plutôt la nouvelle
ombre, tremblante et tendre,
qui nous rattache à lui ?
Elle qui tant nous ressemble
et qui tourne et tremble
autour d’un étrange appui.
Rainer Maria Rilke


samedi 22 septembre 2012

Enfin, il est en ma puissance,

Armide, Tragédie Lyrique de Jean Baptiste Lully et Philippe Quinault

Ce fatal ennemi, ce superbe vainqueur ;
Le charme du sommeil le livre à ma vengeance :
Je vais percer son invincible cœur.


Philippe Quinault

jeudi 20 septembre 2012

Au midi vide qui dort,

La déesse, Rainer Maria Rilke

Combien de fois elle passe
Sans laisser à la terrasse
Le moindre soupçon d'un corps.


Rainer Maria Rilke


mardi 4 septembre 2012

Un iris y fleurit, hardi comme une lance,

A l'heure des mains jointes - Renée Vivien




Et le songe de l’eau s’y marie au silence.

Aucun souffle ne fait balancer les roseaux.
Le ciel qui s’y reflète a la couleur des eaux.
Renée Vivien

samedi 1 septembre 2012

Endors-toi sans tarder en ton repos suprême,


Requies, Charles Marie Leconte de Lisle

Et souviens-toi, vivant dans l’ombre enseveli,
Qu’il n’est plus dans ce monde un seul être qui t’aime.

Charles Marie Leconte de Lisle



mardi 28 août 2012

Ayant tant de malheurs gémi profondément,

Je vis une cité quasi semblable à celle
Que vit le messager de la bonne nouvelle,
Mais bâti sur le sable était son fondement.

Les antiquités de Rome, Joachim Du Bellay

Joachim Du Bellay